Traite d'êtres humains : le tableau plus large

Des réponses institutionnelles et non gouvernementales globales face à la traite des êtres humains (TEH) sont conçues sur la base de l’« Approche des 4 P » : Prévention, Protection, Poursuites et Partenariat. La collaboration, l’échange de connaissances et la détermination de normes internationales sont au cœur de la réussite de toute réponse institutionnelle, rendant des structures d’expertise entre pairs telles que MIEUX inestimables dans la mise en œuvre d’engagements exprimés au niveau de la législation, des stratégies et des politiques internationales, régionales, bilatérales et nationales.

L’importance d’une réponse coordonnée et intersectorielle par des institutions pour contrer la traite des êtres humains se fait toujours plus manifeste avec une meilleure compréhension du rôle de la vulnérabilité dans la contribution aux risques de la traite, ainsi que les tendances en matière de traite en général au sein des flux migratoires mixtes. Les vulnérabilités des migrants, dans certains cas dues à leur statut irrégulier et dettes contractées durant leur parcours migratoire, entraînent des risques de traite à des fins d’exploitation professionnelle ou sexuelle.

Comme l’ont noté nos collègues du Programme de lutte contre la traite de l’ICMPD, dans le cadre des flux migratoires mixtes, les décideurs et le personnel opérationnel s’efforcent de fournir aux victimes l’appui auxquelles elles ont droit. Des réponses institutionnelles qui contrebalancent des activités telles que l’application de la loi, la prévention et les poursuites avec un régime de protection et d’assistance axé sur les victimes sont plus susceptibles de répondre avec succès aux besoins de soutien des victimes de la traite.

Les activités qui se sont tenues la dernière semaine d’avril {hyperlien jour 2} pour les Actions MIEUX au Ghana, au Timor oriental et en Thaïlande ont pour but d’aboutir à des documents et outils politiques opérationnels qui seront utilisés par des agents gouvernementaux dans le cadre de leurs tâches quotidiennes : un module de formation, un guide et une série de brochures, le tout axé sur différents angles dans le cadre de l’Approche des 4 P pour lutter contre la traite des êtres humains.

C’est à travers ces petites étapes, en coordination étroite avec des initiatives en cours, des plans d’action ainsi que des cadres juridiques et politiques régionaux et internationaux, que les institutions peuvent concevoir des réponses ciblées pour combattre la traite des êtres humains.

En tant qu’organisation, l’ICMPD soutient les gouvernements et d’autres acteurs dans la conception de réponses par le biais de plusieurs initiatives. De la délivrance au personnel gouvernemental national de la mise en place de capacités à la conduite d’une étude visionnaire sur le phénomène de la traite, la participation à des forums internationaux sur la lutte contre la traite qui établissent des normes, comme le Groupe interinstitutions de coopération contre la traite des personnes (ICAT) de l’ONU, et la collaboration avec l’Ethical Journalism Network pour produire des directives en matière de reporting sur la traite des êtres humains, l’ICMPD continue à soutenir les politiques, les fournisseurs de services de première ligne, le grand public et les médias à améliorer leurs connaissances sur les définitions, les tendances et les réponses face à la traite des êtres humains.

Dans une réflexion sur la nature multidimensionnelle de la TEH, Elisa Trossero, directrice du Programme de lutte contre la traite à l’ICMPD, a déclaré : « À l’échelon international, on assiste à une nette tendance à aborder la traite des personnes comme composante d’un ensemble plus vaste de questions dans le cadre de la gestion des migrations, la protection internationale, la loi sur le travail et les cadres de sécurité. Ceci est manifeste dans des initiatives comme le Pacte mondial sur les migrations et les Cibles des ODD. Le Programme de lutte contre la traite de l’ICMPD s’efforce ainsi de soutenir les États dans l’intégration de la lutte contre la traite dans ces domaines. Cela signifie soutenir le développement de politiques anti-traite, fondées sur de solides preuves, autonomiser de nombreuses parties prenantes dans des secteurs gouvernementaux et non gouvernementaux afin de jouer un rôle significatif, et intégrer les droits des victimes de la traite à chaque phase de la réponse anti-traite. »

Dans le cadre de l’initiative MIEUX, ces activités font partie d’Actions en cours qui fournissent un appui aux gouvernements du Ghana, du Timor oriental et de la Thaïlande, qui ont tous demandé notre soutien à de multiples occasions.

Quel est le lien de ces Actions avec les tendances actuelles dans la traite des êtres humains, les migrations et la mobilité ?

Dans le cas du Ghana, en tant que pays ouest-africain, il fait partie d’une zone de liberté de mouvement sous-régionale chevauchant les 15 États membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et constitue une région d’action principale pour la coopération internationale sur la gouvernance migratoire. Les praticiens, universitaires et gouvernements sont tous intéressés par la compréhension des formes et de l’incidence de la traite, les profils des enfants et adultes victimes de la traite, et les tendances migratoires en général, dans un contexte où la traite des êtres humains et les migrations sont des questions principalement domestiques et intrarégionales. Cette Action MIEUX s’inscrit en réalité dans les efforts en cours dans le cadre du Projet FMM Afrique de l’Ouest et du Processus de Rabat.

Dans le cas du Timor oriental et de la Thaïlande, comme souligné dans la Fiche d'information MIEUX « Asia Regional Factsheet », la question de la TEH et de l’exploitation professionnelle et sexuelle en général constitue une préoccupation première pour la région. MIEUX a conçu une série d’interventions sur certains des problèmes les plus pressants à l’échelle mondiale, notamment : la collecte de données sur traite des êtres humains ; l’amélioration de la coopération entre des équipes multidisciplinaires travaillant sur la lutte contre la traite à divers niveaux dans le gouvernement ; et la complémentarité de dialogues régionaux en cours sur les migrations et la mobilité. Comme déclaré lors de la Table ronde régionale Asie à Bangkok, ces Actions ont contribué à des développements positifs dans la protection des victimes de la traite.


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Pourquoi cet article ?

Le Ghana, le Timor oriental et la Thaïlande : trois pays aux profils migratoires très différents, mais tous confrontés à des défis lorsqu’il s’agit de combattre la traite des êtres humains (TEH). Durant la dernière semaine d’avril, MIEUX a organisé trois activités concomitantes dans le cadre d’Actions respectives axées sur la lutte contre la traite. Pour marquer l’occasion, nous présentons un article en trois volets mettant en avant ces Actions pour illustrer ce que des activités de mise en place de capacités peuvent atteindre dans la lutte contre la traite.

Consultez la série en trois volets

Traite des êtres humains : comprendre le contexte

Traite des êtres humains : aligner le soutien de MIEUX sur les réalités dans différents pays


En savoir plus

Notre action en Afrique

Notre action en Asie


Liens connexes

Page Internet du Programme de lutte contre la traite de l’ICMPD

Page Internet de l’Action du Conseil de l’Europe contre la traite des êtres humains