Renforcer l'expertise sur la migration et la protection consulaire au Cameroun et en République démocratique du Congo

En collaboration avec les ministères des Affaires étrangères du Cameroun et de la République Démocratique du Congo, MIEUX+ a mis en place différentes activités visant à développer les connaissances générales des fonctionnaires camerounais en matière de migration et à assurer une meilleure protection et assistance consulaires pour la communauté congolaise à l'étranger.

Les ministères des Affaires étrangères camerounais et congolais ont présenté une demande d'assistance technique à MIEUX+ en collaboration avec leurs écoles diplomatiques, ce qui a permis de lancer les projets Cameroun II et République démocratique du Congo III.
Les deux Actions sont fortement axées sur le développement de matériel de formation, et les pays ont des enjeux communs liés aux routes migratoires en Afrique centrale.

 

Le contexte en Afrique centrale

Le Cameroun et la République Démocratique du Congo sont situés en Afrique centrale, une région marquée par des schémas migratoires dynamiques. L'Afrique centrale a une longue histoire de flux migratoires infrarégionaux et interrégionaux, causés par les conflits et l'insécurité qui exacerbent les mouvements migratoires.

Le Cameroun est un pays aux flux migratoires mixtes. Les migrant.e.s entrant.e.s sont des ressortissant.e.s des pays voisins qui fuient la violence et se réfugient au Cameroun ou des Camerounais qui se déplacent des zones rurales vers les zones urbaines à la recherche d'opportunités d'emploi. Les migrant.e.s camerounais se dirigent principalement en Europe, notamment en France, en Belgique et aux Pays-Bas.

Malgré une baisse du nombre d'immigrant.e.s en République Démocratique du Congo ces dernières années, les personnes migrantes continuent d’assumer un rôle important dans les conditions sociales et économiques du pays. représentent également un nombre considérable de migrant.e.s, notamment en provenance du Burundi, du Rwanda, de la Tanzanie et de l'Ouganda.

L'une des principales caractéristiques de l'émigration de la RDC est la diversité de plus en plus grande des pays de destination, ce qui entraîne une plus forte dispersion géographique de la diaspora congolaise.

 

Un aperçu de Yaoundé

Le partenariat entre MIEUX+, le ministère camerounais des Affaires étrangères (MINREX) et l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) vise à renforcer les connaissances générales des fonctionnaires camerounais.e.s en poste en en formation en matière de migration, en incluant donc des participant.e.s issu.e.s des deux institutions. De cette manière, les fonctionnaires seront mieux équipé.e.s pour protéger les migrant.e.s, les réfugié.e.s et les personnes déplacées internes dans le pays et les camerounais de l'étranger dans les différents postes consulaires.

Le thème de la migration a lentement réintégré l'agenda politique camerounais ces dernières années et les fonctionnaires cherchent à présent à améliorer leurs connaissances et leurs capacités en la matière.

En novembre 2022, l'équipe MIEUX+ a lancé le projet avec des expert.e.s français.e.s et camerounais.e.s. À Yaoundé, ils ont rencontré des représentants du ministère des Affaires étrangères et de l'Institut camerounais des relations internationales, ainsi que d'autres partenaires nationaux et internationaux concernés, et ont procédé à une évaluation des capacités et des besoins en formation afin de déterminer les caractéristiques des prochaines formations.

La prochaine phase prévoit l'organisation de la première  formation spécialisée sur la migration pour les étudiant.e.s de l'IRIC et le personnel du MINREX, ainsi qu'un cours de formation de formateurs.trices, afin de renforcer les connaissances sur la migration au sein des deux institutions.

 

Un aperçu de Kinshasa

La Direction des congolais de l'étranger du ministère des Affaires étrangères a identifié le besoin d'un cadre politique plus efficace pour protéger ses citoyens à l'étranger. Malgré des efforts accrus déployés par le gouvernement en matière d'engagement de la diaspora, la gestion des affaires consulaires n'en est encore qu'à ses débuts en RDC.

Tout comme pour notre Action en Géorgie, l'équipe MIEUX+ fera le point sur les résultats du projet Migrants dans les pays en crise (MICIC), qui visait à préparer et à répondre aux citoyens à l'étranger dans des situations d'urgence, pour rédiger un plan d’assistance consulaire.

Une mission d'enquête a été organisée à Kinshasa en novembre, incluant des réunions et des ateliers avec les parties prenantes de la Direction des congolais de l'étranger, de l'École diplomatique, ainsi que des organisations de la société civile et d'autres acteurs nationaux. Un expert MIEUX+ de France a déclaré : "L'élaboration du plan de protection consulaire est une tâche passionnante et stimulante. Quand on est loin de son pays d'origine, on se sent parfois en danger. En s'appuyant sur un réseau consulaire solide, les Congolais se sentiront plus protégés".

Suite aux consultations à Kinshasa, l'équipe d'expert.e.s a commencé à rédiger le plan d’assistance consulaire et poursuivra un exercice de collecte de données concernant les principaux défis en matière de protection consulaire, sur la base de retours des agents consulaires et des organisations de la diaspora congolaise.

Ressources correspondantes