Cinq façons de contribuer à l'objectif 23 du Pacte mondial pour les migrations

Adopté en 2018, le Pacte mondial pour les migrations (PMM), non contraignant, est une étape importante dans l'histoire du dialogue mondial et de la coopération internationale sur les migrations. Le Pacte renforce la gouvernance mondiale des migrations en proposant un ensemble d'objectifs accompagnés d'une "gamme d'actions considérées comme des instruments politiques pertinents et des meilleures pratiques".

Quatre ans après sa signature par 152 États membres des Nations unies, l'Assemblée générale des Nations unies examinera les progrès accomplis lors du premier Forum international d'examen des migrations (FIEM), du 17 au 20 mai 2022. Dans le cadre des préparatifs, une série de tables rondes invite les parties prenantes et les États membres de l'ONU à discuter de l'état d'avancement des 23 objectifs.

Le 9 février 2022, le Réseau des Nations unies sur les migrations a organisé une table ronde pour discuter des objectifs 1, 3, 7, 17 et 23. Conformément à sa vision à 360 degrés, l'objectif 23 se concentre sur le besoin de partenariats et de coopération internationale nécessaires à la réalisation du Pacte et définit cinq actions dans lesquelles articuler cette coopération.

Voici une liste de la manière dont MIEUX+ soutient ces cinq mécanismes et leurs principes directeurs.

Cinq façons dont MIEUX+ soutient l'Objectif 23

  1. Fourniture d'une assistance technique, en accord avec les priorités, les politiques, les plans d'action et les stratégies nationales, par le biais d'une approche pangouvernementale et sociétale : en tant que mécanisme pionnier de développement des capacités mondiales en matière de migration créé en 2009, MIEUX+ a été conçu pour soutenir les États et promouvoir la coopération entre l'UE et les pays partenaires conformément au cadre général de la dimension extérieure de la politique migratoire de l'UE. Dans chacun de nos projets, nous nous efforçons de réunir différents acteurs qui sont directement ou indirectement liés aux migrants et à la migration, en ouvrant de nouveaux canaux de communication entre les acteurs régionaux, les institutions gouvernementales nationales et locales et les acteurs de la société civile, le monde universitaire, les migrants et le secteur privé. Parmi les exemples concrets d'alignement des politiques migratoires sur les plans de développement nationaux et les priorités stratégiques, citons les projets passés en Côte d'Ivoire, au Costa Rica, au Kirghizistan et à Maurice.

  2. Adhésion nationale : en tant que mécanisme axé sur la demande, l'une de nos caractéristiques essentielles est l'appropriation. Les pays partenaires demandent de l'aide en fonction de leurs priorités et de leurs capacités par le biais d'une lettre officielle et co-développent chaque intervention, ce qui permet d'adapter les besoins et le rythme de mise en œuvre à chaque contexte. Pour répondre aux demandes soumises, un large "menu" d'activités est disponible, correspondant à une variété d'aspects, tels que l'élaboration et la mise en œuvre des politiques, le développement institutionnel, la gestion des données, la coopération, les cadres réglementaires et autres. Les interventions sélectionnées répondent directement aux priorités identifiées par les institutions partenaires. Les activités proposées pour chaque action sont évaluées en fonction de leur pertinence, de leur qualité, de leur appropriation, de leur impact et de leur durabilité aux niveaux institutionnel et national, ainsi que de leur cohérence avec d'autres projets en cours ou récemment achevés.

  3. Favoriser la coopération internationale et régionale pour accélérer la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable : la création des liens entre les acteurs est au cœur des Actions MIEUX+. Commencée en 2012 avec une demande conjointe des gouvernements des Philippines, du Vietnam et de l'Indonésie, cette initiative a accueilli plusieurs projets visant à renforcer la coopération intra-régionale entre le gouvernement et d'autres acteurs dans plusieurs domaines liés à la migration, tels que la gestion des données, l'environnement, la protection internationale. D'autres exemples plus récents incluent des projets passés en Amérique centrale et au Mexique avec le Cadre régional global de protection et de solutions (MIRPS, pour son acronyme en espagnol), le Secrétariat du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) et l'Afrique de l'Ouest. En outre, tous les projets MIEUX+ alignent leurs objectifs sur les 17 objectifs de l'Agenda 2030.

  4. Renforcement des capacités et mobilisation des ressources : Au fil des années, nous avons pu constater de visu que le renforcement des capacités, que nous considérons comme un processus collaboratif et transformateur, peut jouer un rôle déterminant dans la promotion d'une gouvernance migratoire fondée sur les droits, et qu'une approche de coopération axée sur la demande permet d'obtenir des solutions d'assistance technique plus adaptées et une plus grande appropriation par les autorités partenaires. La stimulation de l'échange d'expériences d'experts des administrations européennes et des administrations partenaires, ainsi que la promotion de la coopération triangulaire, renforcent la base de connaissances globale sur les migrations, contribuent à l'établissement de pratiques et renforcent l'harmonisation des pratiques ancrées dans la gouvernance fondée sur les droits, conformément à l'Agenda 2030 pour le développement durable. Sur la base de notre expérience, une nouvelle stratégie de développement des capacités a été créée en 2020 pour soutenir les partenaires internationaux dans leurs efforts pour intégrer les connaissances acquises dans leurs structures existantes. Cette approche améliorée sera bientôt expérimentée dans des projets en Asie centrale, en Afrique et en Amérique latine et dans les Caraïbes.

  5. Tenir compte des réalités spécifiques de l'Afrique, des pays les moins avancés, des pays en développement enclavés, des petits États insulaires en développement et des pays à revenu intermédiaire : En tant que programme mondial avec un portefeuille de plus de 100 projets passés, nous avons soutenu des partenaires ayant des besoins, des ressources et des capacités très différents. Les exemples vont du soutien aux stratégies de migration de main-d'œuvre au Mali et de la lutte contre la migration irrégulière au Niger à l'élaboration d'une politique migratoire pour le Cabo Verde, en passant par la collaboration avec l'administration mexicaine pour renforcer la protection des migrants vulnérables et la prise en compte des priorités du Rwanda pour améliorer la gestion des données migratoires ou de l'ambition du Kazakhstan de protéger les droits des enfants migrants et de leurs familles.

Conclusion

Au fur et à mesure des préparatifs du premier Forum international d'examen des migrations, MIEUX+ continuera à promouvoir l'échange de connaissances et de pratiques entre pairs et soutiendra les efforts actuels du Hub du Réseau des Nations Unies sur les migrations pour systématiser les connaissances sur les migrations en fournissant des pratiques et des études de cas comme ressources pour la communauté internationale.